Bakhita

Véronique olmi

Albin Michel, 2017

J’ai lu ce roman dans le cadre du Grand Prix des Blogueurs Littéraires. « Bakhita » a reçu le prix et en vue de la soirée de remise, je l’ai lu.

Véronique Olmi est une auteure que j’apprécie beaucoup. J’ai lu plusieurs de ses romans et je l’ai vu jouer aussi dans sa pièce « Une séparation ». Une très belle pièce et une femme talentueuse.

Dans Bakhita, on retrouve le talent de Véronique Olmi où elle retrace la vie de Bakhita, petite fille enlevée dans son village soudanais pour devenir esclave. Bakhita deviendra Sainte Bakhita, patronne du Soudan.

C’est un livre dur où on se retrouve dans l’horreur absolue avec cette petite fille enlevée de son village et soumis à la traite musulmane à la fin du XIXe siècle.

C’est un livre qui heurte et qui raconte un côté très noir de notre humanité : L’esclavage.

J’ai été happée tout de suite par la première phrase du roman « Elle ne sait pas comment elle s’appelle. » On sent tout de suite une telle violence dans ces mots. La violence que vivra Bakhita jusqu’à en perdre son nom et son identité.

La vie de Bakhita enfant est bien retracée par Véronique Olmi avec son innocence, son monde d’enfant, ses peurs, son ignorance de ce qui l’attend mais dont elle a l’intuition, sa force malgré tout de garder espoir. Espoir de retrouver sa sœur. Espoir que tout cela s’arrête. On la suite dans son long périple qui la mènera en Italie.

La douceur est apportée par cette famille italienne catholique et le père en particulier qui considère Bakhita comme une de ses enfants. Mais Bakhita est l’esclave d’une autre famille.

Bakhita sortira de l’esclavage en entrant dans les Ordres.

L’écriture de Véronique Olmi est intense et précise. Un livre à lire puissant et nécessaire !

La traite des esclaves passait par l’Italie. De nos jours, beaucoup de migrants fuyant leur pays en guerre atterrissent sur les côtes italiennes. Ont-ils de l’espoir ? Ont-ils le sentiment d’être libres ? Peuvent-ils faire des choix ?

Non.

Avec la caravane elles marchent sur cette terre du Soudan ouverte sous le ciel immense, et souillée par le troc et le trafic. Elles marchent et Bakhita comprend que le temps de la fuite est un temps perdu, le monde des esclaves est le sien, mais il y a toujours, pour la maintenir en vie, un espoir.

Mon avis sur mon blog de Nous étions faits pour être heureux

Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi

Nous étions faits pour être heureux

Albin Michel, 2012

J’aime beaucoup Véronique Olmi. Je ne serai expliqué pourquoi. Peut-être pour son premier livre lu « Le premier amour » et peut-être pour la thématique qu’elle use dans ses romans. Je l’ai aussi beaucoup apprécié dans sa pièce « Une séparation » où je la découvrais auteur de théâtre et actrice.

Dans « Nous étions faits pour être heureux », il est encore question d’une histoire d’amour entre Serge et Suzanne, une histoire qui va les faire basculer dans la vie.

Ils ont pris conscience des faux-semblants, des peurs de chacun. Ils se sont aimés et se sont quittés.

Nos rêves d’enfants, il ne faut pas les oublier, ils sont l’essence de notre vie. Passer à côté et on est dans l’illusion de la vie.

La rencontre et l’amour de Serge et de Suzanne peut sembler improbable au prime abord mais elle a un lien : le piano. Elle est accordeuse de piano et lui, a en mémoire un souvenir traumatique d’enfance où sa mère se fait écraser les doigts violemment sur le piano.

L’écriture est austère comme on peut être austère quand on fait le bilan de sa vie et qu’on se rend compte qu’on ne l’a pas vraiment vécue jusqu’à présent. « Austère » n’est pas vraiment le bon mot, mais « grave » serait mieux. L’écriture grave nous mène ici à la vie. Et la fin de l’histoire nous mènera à la vie, à la conscience de la vie.

Ce livre est du côté de la vie.