Maria Ernestam
Babel, 2014
Maria Ernestam est une auteure suédoise contemporaine. J’avais lu et apprécié d’elle « Les oreilles de Buster », livre totalement captivant et « Patte de velours, œil de Lynx » dont la couverture avec ce chat parle d’elle-même.
Ce roman commence un peu comme une bluette, une femme, Inga, photographe d’art, vit encore difficilement le deuil de son mari, décédé deux ans auparavant. Elle trouve refuge dans une maison de famille sur l’île de Marstrand. L’auteure sait bien retracer cette vie insulaire suédoise et l’importance des voisins. Elle y retrouve d’ailleurs un très vieil ami, très attentionné. Mais l’intérêt du livre se porte très vite sur la découverte d’une lettre reçue en 1916 par sa grand-mère Rakel d’une certaine Léa. Inga plonge alors dans son histoire familiale en menant une enquête pour la reconstituer. On y découvre des secrets de famille. Toute l’histoire se reconstitue à la lecture en entendant la voix de Rakel en 1959 qui proche de la mort, se replonge dans sa vie et sa jeunesse et l’enquête d’Inga en 2007.
On se retrouve plongé dans la Suède de 1916 où la pauvreté extrême côtoie la richesse, où les jeunes filles doivent faire des choix et sont sacrifiées dans la famille au profit des garçons. Elles doivent partir pour trouver un travail de bonne.
On est confronté à la Grande Histoire avec la bataille de Jutland qui a fait rage en Mer du Nord et a laissé une multitude de cadavres anglais ou allemand enterrés sur le sol suédois. Les personnages se retrouvent d’ailleurs au milieu de ces cadavres.
Maria Ernestam nous tient en haleine tout au long du roman dans la reconstitution de cette histoire familiale. Elle y parle aussi de photographie car c’est le métier d’Inga, mais j’aurai aimé que cela soit plus développé, car on sent que l’Art est très important dans la vie d’Inga.
C’était un des premiers romans de Maria Ernestam traduit en France, les suivants sont meilleurs. Je vous recommande « Les oreilles de Buster ».